La maison et l’hôtel en expérience…s

Actualités - 21 nov. 2024

Ayant réalisé son rêve d’enfant, Juliette Bonici est devenue architecte d’intérieur et décoratrice. Également directrice de l’agence Note de styles d’Annecy, elle souligne ici l’importance des habitats domestiques et éphémères comme creusets d’expériences de vie intime, familiale et sociale. C’est pourquoi soigner leur esthétique, bien agencer leurs volumes pour les adapter aux conditions des lieux et besoins de leurs résidents, est l’essence de l’architecture d’intérieur, dont elle évoque l’évolution environnementale et technologique.

Archi-Cultures : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre parcours professionnel et le réseau Notes de Styles dont vous dirigez l’agence d’Annecy ?   

Juliette Bonici : « Premièrement, c’est une affaire de famille. Mon arrière-grand-père était dessinateur dans le bâtiment, et mon père agenceur ébéniste. Quand j’avais cinq ans, mon père m’a construit une cabane dans le jardin, je l’ai aidé tout au long de la construction et c’est là que j’ai compris que j’étais dans mon élément.

N’ayant pas les moyens d’aller dans une école d’architecture, j’ai d’abord commencé par un D.U.T commerce en alternance, où je mélangeais travail et études chez des architectes dans une boutique de décoration. Ensuite, j’ai travaillé trois ans pour l’enseigne Saint Maclou en tant que vendeuse conceptrice. En parallèle, je suivais deux formations à distance en architecture d’intérieur et en prise en main du logiciel de conception AutoCad.

Ensuite, j’ai travaillé pendant presque deux ans en Suisse à Genève, dans une entreprise du second œuvre en tant qu’architecte d’intérieur et assistante de direction.

Et enfin, j’ai choisi de tout lâcher pour me lancer dans l’ouverture de mon agence Notes de Styles à Annecy, en tant qu’architecte d’intérieur et maitre d’œuvre. Aujourd’hui, nous sommes 22 agences en France, le siège se trouvant à Strasbourg.

Archi-Cultures : Comment l'architecture d'intérieur, l'agencement et la décoration (y compris le mobilier et l'électroménager) peuvent-ils améliorer le bien-être des résidents d'habitations personnelles permanentes (domestiques) ou de lieux éphémères (hôtels notamment) ?   

Juliette Bonici :  Pour ce qui est des résidences aux particuliers, je pense que l’architecture d’intérieur dans sa globalité est très importante dans nos habitudes de vie. Notre chez nous, c’est notre refuge, notre cabane, c’est un lieu où naissent des rencontres, où l’on partage des moments d’échanges et de convivialité, où grandissent nos enfants et où nous vieillissons. Tout au cours de notre vie, nos besoins changent et c’est pour cela qu’il est essentiel d’adapter l’habitat aux conditions de chacun.

Concernant les résidences hotellières, je les considère comme un habitat secondaire : nous séjournons à l’hôtel lors de nos vacances, où lors de nos déplacements professionnels. Il est important de se sentir bien aussi lorsque nous ne sommes pas chez nous. Cela passe par un service adapté à tout le monde et des prestations de qualité, de beaux espaces et un lieu chaleureux, confortable, car le travail et les vacances sont aussi de belles expériences que nous vivons au cours de notre vie.

Archi-Cultures : Quelle est pour vous la pièce de la maison la plus intéressante à aménager et pourquoi ?

Juliette Bonici : Selon moi, la pièce primordiale à aménager est le séjour. Le séjour comprend le coin salon et la salle à manger, et c’est ici que nous passons le plus clair de notre temps lorsque nous sommes à la maison. Les habitudes de vie de chacun sont tellement différentes, qu’il y a énormément de possibilités dans cette pièce où l’on mange, on se repose, on discute avec notre famille ou nos amis, on joue, on lit, on se distrait, on fait du sport…

Archi-Cultures :  Quelle sera selon vous l’évolution de l’architecture d’intérieur dans l’hôtellerie au cours des prochaines années ? 

Juliette Bonici : Il y a plusieurs points qui seront en évolution : l’utilisation des matériaux naturels et durables, qui sont essentiels à la situation environnementale actuelle. La pierre, le bois, les textiles seront davantage utilisés pour l’invitation au bien-être et à la relaxation. Cela amènera également une plus-value au standing de la prestation.

Je pense également qu’il y a une énorme évolution à venir sur la domotique et les appareils connectés. Aujourd’hui, c’est tellement simple de commander notre repas au restaurant, directement sur la table avec un QR code… Peut-être que l’on pourra accéder à notre chambre d’hôtel via notre téléphone, sans carte physique ? Peut-être que nous pourrons commander les systèmes sons et télévisions depuis notre téléphone ? C’est très certainement ce qui pourra évoluer dans l’hôtellerie.

Archi-Cultures : Quels sont vos projets en 2025 ? 

Juliette Bonici : Pour 2025, je souhaite développer davantage mon activité. Pour l’instant je travaille à mon domicile, depuis mon petit bureau, mais je compte me donner plus de visibilité dans un local en ville à Annecy. J’ai eu la grande opportunité de commencer un deuxième travail dans une enseigne d’agencement sur mesure haut de gamme, qui souhaitais proposer un service d’architecture d’intérieur. L’enseigne emploie des artisans de qualité, tout lots confondus. Je peux leur donner du travail et en retour j’aurais certainement plus de projets. Nous nous complétons et c’est un superbe élan pour l’année à venir ! »

Propos recueillis par Jérôme Alberola

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