La cyber-bio révolution en marche dans l'habitat

 

La cyber-bio révolution en marche dans l’habitat

Alors que le mathématicien et député LRM vient de remettre au Gouvernement un rapport sur les applications de l’intelligence artificielle, le magazine Science & Vie consacre ce mois-ci un dossier édifiant sur les changements apportés par les nouvelles technologies avant 2030. L'habitat en sera concrètement et radicalement transformé. Extraits choisis.

 

Le numéro d’avril du magazine français référence de vulgarisation scientifique nous apprend ainsi que :

 

Des maisons seront intégralement imprimées en 3D

Ne nécessitant aucune main d'œuvre pour leur construction, elles concrétiseront les projets les plus fantasques ou ambitieux des architectes en adoptant les formes les plus complexes. Contrairement aux modèles déjà sortis de terre en France, Chine ou aux Etats-Unis, ce ne seront plus seulement les cloisons qui seront réalisés par impression 3D, mais éga

lement les câblages électriques, l'isolation, la plomberie, voire les dormants des portes et fenêtres, ou le plan de travail en composite de la cuisine. Si le magazine scientifique ne les évoque pas, on peut toutefois ajouter les éléments d'agencement intérieur, tels que les ensembles intégrés de mobilier de cuisine et de salle de bains, ou les dressings qui seront réalisés directement sur site et sur mesure.

 

Les meubles se monteront tout seuls

Bientôt finies les tracasseries du week-end pour monter une armoire, commode ou autre pièce de mobilier avec pour seule aide une notice rédigée dans un exotique français hasardeux et une clé allen au diamètre tout autant approximatif. Après l’avènement des meubles en kit, une nouvelle génération de mobilier, en gestation dans les laboratoires, se montera toute seule. Secret de ce tour de magie, pardon, de fabrication : des matériaux programmables grâce à l'impression 4D qui permet de réaliser des objets imprimés dont la forme évolue dans le temps sous l'effet de certains stimuli comme la chaleur, la lumière ou l'humidité. Science & Vie cite ainsi le chercheur Skylar Tibbits qui a mis au point une sorte de poussière de bois qui se transforme en table basse ou en chaise longue juste en séchant après avoir été trempée dans l'eau. Reste aux laboratoires et à l'industrie de franchir l'étape des prototypes pour arriver à la production en série. Et bientôt se fera t-on livrer par la poste de meubles en sachet, à moins que les rayons des magasins spécialisés ressemblent à ceux des jardineries. 

 

Les fenêtres seront doublement efficaces  

Une équipe du laboratoire national des énergies renouvelables du Département américain de l'énergie vient de mettre au point un verre composite capable non seulement de s'assombrir et de s'éclaircir au gré de l'ensoleillement, mais aussi de générer de l'électricité, des performances proches des actuels panneaux photovoltaïques traditionnels.

 

Les lampes seront réactives

Couplées à des capteurs de présence et de lumière naturelle, des ampoules LED pourraient changer de couleurs pour mimer celle chaleureuse du soleil et s'adapter à notre rythme biologique. Elles pourraient aussi ajuster leur intensité en fonction du nombre de convives et de la disposition d'une pièce, ou encore s'éteindre d'elles-mêmes lorsque l'on quitte une pièce.

 

… Et vivantes

Une méthode de manipulation génétique, la transgenèse, permettra d'intégrer des bactéries modifiées dans nos objets du quotidien pour former une nouvelle génération d'OGM, non pas organismes génétiquement modifiés et voués aux gémonies par José Bové, mais des objets génétiquement modifiés. Application annoncée : la fabrication de lampes vivantes, en introduisant des bactéries E. Coli augmentées avec des gènes de bactéries bioluminescentes. Pour l'instant, les résultats obtenus en laboratoire tiennent davantage de la lumière douce et colorée de veilleuse, mais les chercheurs travaillent à en augmenter la puissance. Nos intérieurs ressembleront-ils à la forêt mirifique de la planète Pandora dans le fameux film Avatar de James Cameron ?   

 

Enfin, si l'arrivée massive sur d'appareils électroménagers de plus en plus intelligent artificiellement est annoncée, il est aussi précisé dans ce même numéro de Science & Vie - et ce n'est pas un hasard - que les hackers piratant les données personnelles des particuliers prennent de plus en plus pour cible et chevaux de Troie les objets connectés et appareils mobiles, dont le nombre s’élèvent déjà en milliards d’unités dans le monde (à ce sujet, lire l’article « Menace sur les appareils connectés » dans notre magazine associé Culture Cuisine).

Ceci rappelle que tout progrès technologique doit être utilisé à bon escient et a toujours sa contrepartie sociétale.

 

Jérôme Alberola

 

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