Et accroître les performances, la motivation et le bien-être de ses employés pour améliorer l’image et la culture d’une entreprise ? Oui, assurément, explique Frédéric Parmentier, consultant en la matière, combinant sa longue expérience de réseaux de distribution et son inclination pour les sons harmonieux.
Archi-Cultures : Votre parcours vous a donné une double expérience et des compétences multiples dans le monde du retail et celui de la musique. Pouvez-vous le retracer en quelques mots ?
Frédéric Parmentier : « Diplômé d’une école de commerce, l’ESSCA, j’ai débuté ma carrière, au début des années 1990 comme chef des ventes du rayon bricolage du magasin Le Bon Marché, enseigne connue pour avoir été la première formule de commerce moderne en France et pour avoir servi de modèle à Émile Zola dans son roman Au bonheur des dames. Bernard Arnault avait racheté l’enseigne quelques années auparavant et avait décidé de la moderniser en termes d’offre, ainsi qu’en matière de dynamisation de l’accueil des clients permettant d’optimiser les ventes. Nous avons donc mis en œuvre des règles nouvelles dans ce sens et cette expérience m’a aussi appris celles du management efficace. Trois ans plus tard, j’ai rejoint le groupe Etam de mode vestimentaire et de lingerie, en qualité de directeur régional, avec notamment pour mission de fédérer le réseau de magasins, en les dotant d’une charte d’accueil commune, intégrant une offre produit, un merchandising et une qualité de services. J’ai intégré ensuite le groupe Morgan, enseigne de prêt-à-porter également, en qualité de patron de la filiale suisse, puis le groupe Kookaï comme DG du même pays, de 2010 à 2013, avant d’intégrer le réseau de pressing 5-à-sec comme directeur des opérations, en Suisse également.
Archi-Cultures : Vous avez fondé MaZic© " feelgood music at work”. Pourquoi et quelle est sa vocation ?
Frédéric Parmentier : Je suis passionné par la musique depuis mon plus jeune âge. Musicien autodidacte, j’ai composé des chansons puis je me suis intéressé à la production des sons, ce qui m’a amené à réaliser un album produit au fameux studios de Londres Abbey Road, indissociables des plus fameux encore Beatles. Cette double expérience m’a révélé que la musique a les mêmes valeurs que celles que doit avoir un commerce de qualité. La musique instaure en effet non seulement une ambiance particulière, mais elle participe directement à la création d’un univers à part entière dans lequel s’immergent ceux qui l’écoutent passivement ou attentivement. La musique participe aussi directement à l’identité d’une enseigne et d’une marque, au travers des jingles, des publicités audiovisuelles et des ambiances qu’elle diffuse dans les magasins. Il est de fait impératif de choisir les styles de musiques correspondant le mieux à l’image et au positionnement de chaque enseigne. Ainsi, il est démontré que la musique classique ou le jazz sont dans l’esprit du public synonymes de haut de gamme et de luxe. Il faut également bien définir le volume sonore en fonction des critères que sont les produits proposés, leur segmentation et le type de clientèle visés. Ainsi, dans les espaces de vente, il doit être doux et apaisant dans certains cas et fort dans d’autres. Enfin, la musique peut améliorer la qualité du parcours des clients en magasin et améliorer les ventes en modifiant la perception de l’espace-temps. Le matin, les consommateurs ont du temps pour flâner et il est donc pertinent de diffuser alors des musiques à tempo réduit ; a contrario, ils sont pressés entre midi et 14 heures, et il est judicieux d’accompagner leur venue en magasin de musiques plus dynamiques. À de nombreuses reprises, j’ai pu vérifier que la musique, à condition de bien la choisir et de bien l’employer, a permis d’augmenter considérablement le chiffre d’affaires des enseignes pour lesquelles je travaillais, soit de manière régulière, soit à l’occasion d’animations événementielles. C’est ce que MaZic© propose de mettre en œuvre dans les entreprises, au-delà du retail, c’est-à-dire en faisant entrer la musique au cœur même des bureaux des différents services, qu’il s’agisse des sièges sociaux ou des diverses filiales. In fine, Mazic a pour vocation d’accompagner les entreprises dans leur stratégie de qualité de vie au trravail, d’engagement et de culture d’entreprise, en se servant des formidables pouvoirs de la musique en matière de régulation émotionnelle, de mobilisation cognitive, de fédération et d’inspiration.
Archi-Cultures : Quels sont les processus d’intervention de MaZic© ?
Frédéric Parmentier : Je veux notamment introduire la notion de juke-box afin que, sur certains lieux de l’entreprise, les collaborateurs puissent sélectionner les titres de leur choix, et ainsi ne pas subir l’environnement musical mais le choisir et se créer un environnement agréable. En participant directement au bien-être de chacun, la musique améliore sa qualité de travail notamment en développant la motivation, la créativité, mais aussi en diminuant le stress. Un autre service, l’hymne d’entreprise, une œuvre musicale créée par les collaborateurs eux-mêmes, vise à incarner les valeurs de l’entreprise avec pour bénéfice de casser les barrières hiérarchiques, générationnelles ou fonctionnelles. Il est toutefois hors de question d’appliquer des solutions préconçues pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille et leur secteur d’activité, car ce serait inefficace. En revanche, je propose de réaliser des diagnostics afin de définir les besoins et les ambitions propres à chacune, puis de définir une méthodologie sur mesure afin de redessiner une architecture sonore propice à un environnement de travail performant. Je ne prétends pas réaliser la révolution du management avec la musique, mais inciter à observer des comportements vertueux par de petits plus, selon la méthodologie du nudge (coup de pouce, en français) dans une logique de leadership bienveillant. »
Propos recueillis par J.A
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