Jusqu’au 22 août prochain, le musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne consacre l’exposition Déjà-vu : le design dans notre quotidien qui réunit 300 œuvres, iconiques ou originales, explorant la notion de design domestique et invitant à redécouvrir les objets qui peuplent nos intérieurs depuis la seconde moitié du XXe siècle. Un voyage dans le temps et les matières, entre nostalgie et évolution sociologique dans lequel nous guide la commissaire, Imke Plinta.
Nous vivons tous avec des objets et grandissons avec eux… Des chaises à la cocotte, des ordinateurs aux verres, le design fait partie de notre quotidien, mais nous ne l’identifions pas toujours. Ancrées dans leur contexte, les pièces de design sont des miroirs de la société et des témoins de leur époque, à travers leur forme et leur matière. En explorant leur processus de création, leur raison d’être, l’exposition met en valeur la capacité du design à agir et à réagir à un contexte, en lien avec un territoire, son histoire et ses spécificités.
À travers une sélection de 300 œuvres issues des collections du MAMC+, l’exposition explore la notion de design domestique et invite le visiteur à redécouvrir les objets qui peuplent nos intérieurs depuis la seconde moitié du XXe siècle. Ce voyage débute dans la région stéphanoise et s’interroge sur les besoins de la France au sortir de la guerre, sur les réactions et réponses des créateurs.
Au-delà de l’impression de « déjà-vu » que les visiteurs ne manqueront pas de ressentir face à certaines œuvres, les objets apparaissent comme des marqueurs culturels et des documents de notre histoire. Ils révèlent l’évolution de notre société. Cette exposition s’amorce selon un parcours thématique qui évoque la ville future, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis aborde le chapitre du quotidien. Les intérieurs se peuplent d’une infinité d’objets devant faciliter la vie de tous les jours, produits en masse par la société consumériste des Trente Glorieuses. Le design s’empare des innovations techniques et analyse l’évolution des besoins et des attitudes, pour répondre aux désirs d’une société sans cesse en mutation. Cette exposition propose de « démystifier » le design, le rapprochant de nos problématiques quotidiennes et décortiquant le contexte de l’avènement de cette discipline.
En fin de parcours, le public pourra découvrir un espace dédié aux processus de création. Un laboratoire, animé par les écoles et étudiants en art, design et architecture, transformera le musée en espace de production et d’expérimentation. L’actualité récente témoigne d’une nécessité, pour les designers, de savoir « bifurquer » afin de traiter de nouveaux enjeux. Pendant toute la durée de l’exposition, des ateliers s’organiseront autour de ces nouveaux questionnements. Comment le confinement a-t-il bouleversé les usages de la société ? Comment créer de nouveaux espaces de partage et de travail ? Comment produire ?
Imke Plinta
Visuel en haut à droite :
De g à d : Pierre Guariche, Fauteuil G10, 1954, éditeur Airborne, contreplaqué de chêne moulé, mousse, métal, 79 x 83 x 80 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Françoise Guariche / Henry Massonnet, Tabouret TAM TAM, 1968, éditeur Stamp, matière plastique, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Henry Massonet / Pierre Paulin, Fauteuil empilable Modèle n°577 dit « Langue », 1967, éditeur Artifort, chassis en tûbe d’acier, mousse recouverte d’une housse de jersey, 64 x 85 x 90 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Pierre Paulin / SAIF
Visuel ci-dessus :
Jonathan Ive Ordinateur iMac, 1998 – 2000, éditeur Apple, Cupertino (USA), matières plastiques, collection MAMC+. Photo : Y. Bresson/MAMC+
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